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Portrait de CĂ©line, baroudeuse nous raconte ses amours de voyage !

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  • Dernière modification de la publication :7 avril 2021
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Portrait de CĂ©line, baroudeuse nous raconte ses amours de voyage !

CĂ©line, curieuse et baroudeuse, sa devise c’est partager avec les locaux, vivre des amours de voyage, se poser des semaines ou des mois sans forcĂ©ment aller voir les lieux touristiques et incontournables. Elle privilĂ©gie le cĂ´tĂ© humain qu’un lieu Ă  voir ! Si toi aussi tu voyages seule, entre copines en sac Ă  dos et que tu souhaites faire comme CĂ©line, rĂ©pondre Ă  mon interview pour apparaĂ®tre dans la rubrique “Portrait”, je t’invite Ă  me contacter par email.

Peux-tu te présenter ?

Curieuse, rĂŞveuse, amoureuse et baroudeuse, je voyage lĂ  oĂą le vent m’emporte. Adepte de la lenteur, j’aime laisser mon sac se reposer plusieurs semaines, plusieurs mois au mĂŞme endroit. Pendant que mes affaires s’Ă©parpillent en dĂ©sordre organisĂ©, moi, j’en profite pour visiter, m’allonger dans un parc les paupières au soleil, regarder la foule qui dĂ©ambule et boire un cafĂ© (ce qui n’est pas toujours une bonne idĂ©e !) avant de poursuivre ma route vers « ailleurs ». Vivant avec peu, voyageant en stop et dormant lĂ  oĂą il fait sommeil, je travaille de temps en temps, dans des domaines qui ne correspondent pas toujours Ă  mon diplĂ´me universitaire, mais qui me permettent d’avoir de quoi passer ma route.

Depuis quand voyages-tu ? Quel a été ton premier voyage ?

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Difficile de dire avec prĂ©cision depuis quand je voyage ! Fille d’un couple franco-portugais, j’ai fait mon tout premier voyage alors que je ne savais pas que la vie n’Ă©tait pas qu’une Ă©ternelle succession de tĂ©tĂ©es, rototos, siestes et pleurs. N’ayant jamais vraiment considĂ©rĂ© les allers-retours vers le Portugal comme des voyages, je dirais que j‘ai pris conscience de vraiment voyager Ă  10 ans, lorsque j’ai pris l’avion seule pour passer quelques semaines de vacances chez mon oncle alors expatriĂ© Ă  Ho Chi Minh Ville (Vietnam). En ce qui concerne les voyages en solo j’ai commencĂ© Ă  15 ans. ArmĂ©e de ma curiositĂ© et de ma soif de dĂ©couvertes j’ai traversĂ© l’Atlantique pour faire un Ă©change interculturel d’un an sur la cĂ´te CaraĂŻbe du Costa Rica.

Où as-tu voyagé ? Quels pays t’ont le plus marqués ?

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Voyageuse mais sans le sou, j’ai profitĂ© de quelques programmes d’Ă©changes et bourses pour m’expatrier ici et lĂ  (Slovaquie, RĂ©publique Tchèque, Portugal, Nicaragua, Costa Rica, Chili et Madagascar). Profitant de ces sĂ©jours longue durĂ©e, j’ai pas mal vadrouillĂ© en Europe Centrale et en AmĂ©rique du Sud. Je crois que chaque pays oĂą mes pieds ont foulĂ© la terre m’a marquĂ© d’une certaine manière. L’un pour l’hospitalitĂ©, l’autres pour les paysages ou le système de santĂ©, l’autres encore pour l’histoire ou la politique.

Cependant, s’il fallait n’en choisir qu’un seul, je pencherais pour le Vietnam. Mes souvenirs se sont envolĂ©s dans le temps mais je pense que c’est lĂ -bas que j’ai attrapĂ© le « virus du voyage », que j’ai commencĂ© Ă  devenir accro Ă  cette « drogue du voyage », que j’ai vĂ©cu mon premier choc culturel et surtout, c’est lĂ -bas que j’ai pris conscience du monde dans lequel on vit : les bidons-villes, les villas d’expats, les victimes de l’agent orange, les mendiants, les handicapĂ©s et cette femme, cette femme au visage parcheminĂ© de rides qui faisait la manche sur une planche en bois. Sur sa planche quelqu’un avait fixĂ© 4 roues et c’est Ă  la force de ses 4 membres amputĂ©s qu’elle avançait entre les pieds des passants …

Quel a été le déclic de voyager en sac à dos ?

amours de voyage

Je ne suis pas sĂ»re d’avoir eu un « dĂ©clic » Ă  proprement parlĂ© : Ă  15 ans je voulais savoir si ce qu’on nous montrait Ă  la tĂ©lĂ© correspondait Ă  la rĂ©alitĂ©. La solution la plus efficace pour trouver une rĂ©ponse a Ă©tĂ© pour moi de partir « ailleurs », ouvrir mes yeux, observer, dĂ©couvrir, apprendre et comparer des bouts du monde avec les sĂ©ries de TF1 et M6.

Une fois l’Atlantique traversĂ©, j’ai vadrouillĂ© aux quatre coins du Costa Rica, seule et en bus, dormant chez des amis de connaissances, des connaissances d’amis, dans des dortoirs partagĂ©s avec des cafards, sur des canapĂ©s ou dans des chambres avec climatisation. A mon retour, j’ai continuĂ© les voyages en sac-Ă -dos, sans vraiment me poser de questions sur mon mode de voyage qui me semblait si commun. J’ai aussi voyagĂ© en couple mais Ă©tant de nouveau cĂ©libataire j’ai renoncĂ© Ă  ce genre de voyages, au moins pour le moment !

Raconte-nous un mauvais souvenir de voyage, mais qui te fait rire aujourd’hui…

Celine-amours-de-voyage05Ayant de nombreux problèmes mĂ©dicaux j’Ă©vite le plus possible les mĂ©decins Ă©trangers, non pas parce que je n’ai pas confiance en leurs compĂ©tences, mais parce que j’ai toujours peur de rentrer dans un cabinet pour une crise d’appendicite et de ressortir avec une oreille en moins suite Ă  un qui pro quo linguistique. Pourtant je me suis retrouvĂ©e plus d’une fois Ă  devoir mimer des symptĂ´mes ici et lĂ .

En Slovaquie, par exemple, suite Ă  une mauvaise chute, j’ai vu mon genou gonfler, gonfler, gonfler au point de ne plus pouvoir se plier. HabituĂ©e des Ă©panchements de synovie je ne me suis pas inquiĂ©tĂ©e outre mesure. Ma supĂ©rieure a cependant insistĂ© pour que j’aille voir son très bon mĂ©decin de famille. Pour Ă©viter tout problème de comprĂ©hension, elle a mĂŞme proposĂ© de rester avec moi lors de la consultation. Parfait ! Enfin, « parfait » jusqu’Ă  ce que j’entre dans une pièce sombre et froide Ă  en faire pâlir Alfred Hitchcock. Le mĂ©decin, un vieux monsieur Ă  la moustache stalinienne, s’est approchĂ© de moi avec des instruments datant de la rĂ©volution soviĂ©tique, m’a vaguement touchĂ© le genou, ne m’a presque pas posĂ© de questions, est allĂ© s’asseoir face Ă  sa machine Ă  Ă©crire et, très sĂ©rieusement, m’a conseillĂ© de boire un verre de Becherovka (alcool tchèque Ă  38% Ă  base de plantes) par jour pendant une semaine.

Fière de son mĂ©decin, ma boss m’a raccompagnĂ©e chez moi, sans atèle ni pommade ni bĂ©quilles. Dix ans après ce rendez-vous farfelu je me demande encore si ce docteur n’Ă©tait pas plutĂ´t un ancien vendeur d’élixir miraculeux sur les marchĂ©s. En tout cas, que ce soit grâce Ă  mon repos forcĂ© ou Ă  la rigueur avec laquelle j’ai suivi la prescription mĂ©dicale, mon Ă©panchement de synovie s’est rĂ©sorbĂ© aussi vite que ma soif !

Comment prépares-tu ton voyage ?

(Réservation à l’avance ? au jour le jour ? auberge de jeunesse ou hôtel ? avion ou bus ? dis-nous tout sur ta façon de voyager …)

J’achète souvent un guide papier avant de voyager mais je ne l’ouvre qu’une fois sur place. J’aime arriver dans un pays sans a priori, les yeux vierges de toute photo trouvĂ©e sur internet, les pieds près Ă  se perdre dans des quartiers huppĂ©s ou malfamĂ©s. J’aime m’extasier pour un rien et me sentir comme un enfant qui a tout Ă  dĂ©couvrir, Ă  apprendre. Je garde mon guide Ă  portĂ©e de main surtout pour avoir quelques infos Ă  lire a posteriori pendant les longues heures de bus !

A force de voyages et de rencontres, je commence Ă  avoir des contacts aux quatre coins du monde. Je privilĂ©gie donc les destinations oĂą j’ai un pied-Ă -terre. Le voyage devient alors synonyme de retrouvailles, de rires et de souvenirs. J’en profite pour dĂ©couvrir la vie, la ville de ces amis du bout du monde et Ă©couter leurs conseils pour prĂ©parer la suite de mon itinĂ©raire. Et puis, pour ĂŞtre honnĂŞte, je n’arrive jamais Ă  suivre les plans que je me fixe donc j’ai abandonnĂ© depuis longtemps l’idĂ©e de partir avec un programme dĂ©taillĂ©. Certains pourront trouver cela dommage car, en laissant autant de place Ă  l’improvisation je passe parfois Ă  cĂ´tĂ© de lieux touristiques « incontournables » (par exemple j’ai Ă©tĂ© Ă  Venise sans passer par la place Saint Marc) mais je prĂ©fère garder en mĂ©moire le souvenir d’une rencontre, plutĂ´t que la photo d’un monument entraperçu.

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Es-tu dĂ©jĂ  tombĂ©e amoureuse en voyage ? Raconte nous tes amours de voyage…

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Éternelle amoureuse, mes amis ont tendance Ă  se moquer de mon cĹ“ur d’artichaut. A chaque voyage je laisse mon cĹ“ur succomber aux charmes des sourires locaux. Souvent il ne s’agit que d’amourettes qui se transforment en « l’histoire de ma vie » le temps d’avancer de quelques pas ensemble, tout en sachant que nous nous engageons sur un chemin qui ne mène nul part.

D’autres fois la barrière de la langue m’empĂŞche de traduire en mots le feu d’artifice qui explose dans mon coeur, coupant ainsi court Ă  tout embryon d’aventure. Une fois, j’ai dĂ©cidĂ© de ne pas rentrer en France et de poursuivre mon sĂ©jour pour voir ce que l’avenir me rĂ©servait. Bon, il s’est avĂ©rĂ© que l’avenir me rĂ©servait un lot de larmes et de douleurs, mais il Ă©tait inconcevable pour moi de rentrer en France sans aller jusqu’au bout du chemin avec celui qui m’avait chavirĂ© l’esprit.

Quelque soit la force des sentiments, le degrĂ© de probabilitĂ© que l’aventure continue, le temps qu’il me reste sur place, je profite de chacune de ces secondes qui figent sur mon cĹ“ur un sourire inĂ©branlable. Quelque soit la douleur ressentie au moment du dĂ©part je sais qu’elle ne sera jamais assez forte et puissante pour me faire oublier, regretter, la passion d’un amour de voyage.

Et pour finir… Quels conseils donnerais-tu aux filles qui n’osent pas partir seules et qui n’osent pas sauter le pas pour voyager ?

Le seul conseil que je pourrais donner est de ne pas avoir peur. Ne pas avoir peur de se retrouver seule, ne pas avoir peur de se tromper de bus et de se perdre dans une capitale centro-amĂ©ricaine en pleine nuit, ne pas avoir peur d’arriver dans un hĂ´tel par une nuit pluvieuse et s’apercevoir qu’il n’y a plus aucune chambre de libre, ne pas avoir peur de boire cet alcool infâme dans lequel flottent des fourmis, ne pas avoir peur de voir se transformer 8h de taxi-brousse en 30h de galères, ne pas avoir peur de tester l’ayahuasca alors qu’on n’en a jamais entendu parler, ne pas avoir peur d’aller dormir chez un inconnu parce qu’on se retrouve enfermĂ©e dehors, ne pas avoir peur de se retrouver sans visa, ne pas avoir peur de se faire cracher sur le pied par une « sorcière » dans l’espoir de le voir dĂ©gonfler, ne pas avoir peur de partager une chambre avec des cafards …

Ces petites mĂ©saventures me sont arrivĂ©es et peuvent arriver Ă  n’importe quelle voyageuse. C’est vrai, que parfois sur le coup les nerfs lâchent, les larmes coulent, la colère hurle et le sac-Ă -dos s’effondre de dĂ©sespoir. Pourtant, avec quelques minutes ou annĂ©es de recul on s’aperçoit vite que ces mĂ©saventures deviennent petits Ă  petits des souvenirs, puis de bons souvenirs car en chacune d’elle se cache une rencontre, une de ces rencontres Ă©phĂ©mères dont on oubliera les traits mais qui auront gravĂ© Ă  jamais un sourire dans nos mĂ©moires.

Si vous souhaitez raconter vos amours de voyage, n’hésitez pas à laisser votre commentaire, il peut intéresser pleins de personnes et si vous êtes une femme qui voyagent et que vous recherchez des informations, rejoignez le groupe Facebook de voyage 100% féminin  Voyager au féminin en sac à dos .

Jenny Diab

Créatrice du blog JDroadtrip.tv, je pars seule à travers le monde et je partage mes expériences de voyageuse solo. À travers ce blog, je vous invite à découvrir un maximum de bons plans et astuces (hébergements, activités, restaurants, transports …) pour préparer au mieux vos futurs voyages. Si vous êtes une fille qui voyage à travers le monde, rejoignez la communauté Voyager au féminin et si vous avez des questions, n'hésitez pas à à me contacter. DÉCOUVREZ QUI SUIS-JE

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